WhatsApp, Skype et Messenger bientôt régulés comme les télécoms en Europe ?

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La Commission européenne veut que les services de communication tels que WhatsApp, Skype et Messenger soient régulés comme les télécoms.

Depuis des années, les services de messagerie tels que WhatsApp, Skype et Messenger échappent à toute régulation en Europe, contrairement aux opérateurs télécoms. Toutefois, cette situation pourrait bientôt changer car la Commission européenne devrait proposer le mois prochain une série de mesures visant à réviser le statut des applications de messagerie et VoIP, afin de les soumettre aux mêmes règles que les services télécoms.

Parmi les objectifs de cette révision, il y a notamment la directive « vie privée et communications électroniques » (ePrivacy), publiée en 2002 et à laquelle les opérateurs télécoms sont soumis. Celle-ci interdit par exemple de conserver les données de trafic et de localisation, et rend obligatoire la protection des communications des utilisateurs. Mais en étant pas considérés comme des services télécom à part entière, les services de messagerie peuvent actuellement s’affranchir de ces contraintes pour ainsi exploiter les données concernant leurs utilisateurs. Et en utilisant ces données, les services de messagerie peuvent ensuite afficher des publicités ciblées, une pratique grâce à laquelle ces éditeurs tirent la majorité de leurs revenus.

Si des sociétés comme Google ou Facebook devaient respecter les mêmes contraintes que les télécoms, leurs revenus publicitaires en prendraient un sacré coup.

En plus de l’utilisation des données des utilisateurs, la Commission européenne veut également se pencher sur le chiffrement des communications de certains services comme WhatsApp ou Skype par exemple. Aujourd’hui, nombreux sont les services qui activent le chiffrement bout à bout. C’est le cas de Whatsapp, et de Messages du géant américain Apple. Avec le chiffrement bout à bout mis en place, les entreprises ne peuvent pas se plier aux demandes des autorités. Ce point est d’ailleurs au centre d’un débat aux USA, où il y a quelques mois Apple a contesté en justice une demande du FBI qui aurait permis à ce dernier de contourner le chiffrement des iPhone, pour déverrouiller le dispositif qui appartenait à l’un des deux auteurs de l’attaque de San Bernardino, Syed Rizwan Farook.

Sur le vieux continent, les opérateurs sont dans l’obligation de fournir les informations échangées par leurs clients sur les réseaux mobiles si les autorités en font la demande. Les opérateurs voudraient donc que les services de messagerie soient eux-aussi soumis à ces règles. Si cela entrait en vigueur, Facebook a déclaré « craindre de ne plus pouvoir garantir la sécurité et la confidentialité des communications ».

Pour l’instant, aucune décision définitive n’a été prise, a précisé un porte-parole de la Commission.


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