La Nasa vient d’annoncer un partenariat avec le Pentagone dans le but de développer une fusée propulsée à l’énergie nucléaire.
La Nasa travaille avec la Darpa, l’agence de recherche de l’armée américaine, pour développer un nouveau moteur basé sur la fission pour les engins spatiaux de nouvelle génération. L’agence spatiale veut tester le prototype d’ici 2027 afin que la technologie puisse être adoptée pour les futurs voyages humains dans l’espace lointain et sur Mars.
La Nasa et la Darpa jouent avec les atomes et sont impatientes de montrer au monde les résultats. L’agence militaire américaine de recherche et développement travaillera avec une entreprise sous-traitante, qui sera choisie dans les prochaines semaines, avec un budget total prévu de plusieurs centaines de millions de dollars.
Les deux agences américaines veulent développer et tester un moteur de vaisseau spatial basé sur la fission nucléaire, une technologie que la NASA utilise depuis des décennies pour propulser les missions d’exploration les plus audacieuses comme les sondes jumelles Voyager et le Mars Science Laboratory. C’étaient toutes des missions sans pilote; l’utilisation de l’énergie nucléaire pour une mission en équipage est encore un territoire inexploré.
La NASA étudie la propulsion nucléaire pour l’exploration spatiale depuis des décennies, décrivant la fission nucléaire comme une alternative potentielle aux moteurs de fusée conventionnels à base de produits chimiques. La fission nucléaire, qui produirait de l’énergie thermique pour transformer un propulseur à hydrogène en la poussée nécessaire pour faire avancer un vaisseau spatial, est beaucoup plus efficace que les propulseurs traditionnels.
Avec ce moteur nucléaire hypothétique, les ingénieurs de la Nasa disent qu’un voyage humain de la Terre à Mars prendrait quatre mois au lieu des neuf mois estimés nécessaires avec un moteur à propulsion chimique. Des voyages plus courts réduiraient considérablement le temps pendant lequel les astronautes seraient exposés à des radiations dangereuses dans l’espace lointain, et cela nécessiterait également moins de fournitures et de nourriture.
Selon Pam Melroy, administratrice adjointe de la Nasa et ancienne astronaute, « si nous avons des voyages plus rapides pour les humains, ce sont des voyages plus sûrs ». La Darpa travaille déjà sur un programme spatial à propulsion nucléaire, et la Nasa y participe également. L’agence spatiale fournira un budget de 110 millions de dollars pour la seule année fiscale 2023.
Il y a deux ans, la Darpa a accordé des fonds à General Atomics, Lockheed Martin et Blue Origin pour concevoir un réacteur nucléaire pour un vaisseau spatial. En mars, l’agence américaine désignera l’entreprise chargée de fabriquer ledit réacteur. Au lieu de l’exploration spatiale, la Darpa souhaite utiliser le nouveau moteur pour déplacer des satellites autour de la Lune dans le cadre de l’initiative de l’US Space Force.