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Faut-il troquer le tabac contre la cigarette électronique ? Est-ce un pari fou ou au contraire, une véritable mesure de santé publique ? On fait le point dans cet article.

Vapotage vs. cigarette : le match

Dans l’univers des « vices urbains » comme la cigarette, l’alcool et la malbouffe, le segment de la cigarette électronique fait office de mystère. Les publications scientifiques disent tout et son contraire, l’impact social, culturel et sanitaire du vapotage est encore peu maîtrisé, mais les vapoteurs pullulent à chaque coin de rue.

Nous ne disposons pas encore des centaines de milliers de pages sur l’impact du vapotage sur l’organisme comme c’est le cas pour le tabac, l’éthanol ou encore les gaz à effet de serre. La question qui se pose est claire : faut-il opter pour la politique du moindre mal en troquant sa cigarette à tabac contre un dispositif électronique dont on sait qu’il ne contient ni plomb, ni goudron ni substance potentiellement cancérigène ? Est-ce un pari fou ou une bonne mesure de santé publique ? Eléments de réponse…

Qu’est-ce que le vapotage ? Quel est son mode opératoire ?

Le modus operandi du tabagisme fait aujourd’hui parti de la culture populaire : le tabac séché et broyé est enveloppé dans un tube de papier, qui est ensuite enflammé à une extrémité, tandis que le fumeur inhale la fumée par l’autre extrémité. Le vapotage est légèrement plus compliqué… ce qui participe au mystère qui peut l’entourer. Un dispositif (qui peut être un genre de stylo, un Pod ou un Mod), chauffe un liquide volatile contenu dans une cartouche. La vapeur est captée par l’utilisateur via une sortie sur le dispositif. Plutôt que de brûler le tabac, la cigarette électronique transforme simplement un liquide en vapeur.

Ce processus peut aller du rudimentaire, avec un modèle de type « Cig-a-like » au sophistiqué avec un MOD dernière génération comme Les ecigs de la marque Eleaf qui permettent d’agir sur de nombreux paramètres d’usage comme la température de vapotage, la puissance, l’intensité de la saveur, la concentration en nicotine, mais aussi la couleur de la lumière LED, le son, etc. L’e-liquide, qui joue un peu le rôle du tabac, les substances cancérigènes en moins, affiche une composition assez simple : la glycérine, pour les nuages de vapeur, le propylène glycol, pour l’arôme et la nicotine, qui est obtenue sous forme de concentré pur de qualité pharmaceutique.

Le vapotage : une alternative transitoire, pas un complément

Bien que les industriels de la cigarette électronique se soient noyés dans les considérations marketing depuis au moins une décennie, le vapotage doit TOUJOURS être envisagé comme un moyen supplémentaire de rendre son sevrage tabagique moins compliqué. Il s’agit en tout et pour tout d’une alternative moins nocive qui ne doit pas s’inscrire sur le long terme. Il faut donc à tout prix éviter le piège de remplacer la cigarette à tabac par la cigarette électronique de manière définitive ou, pire, d’alterner entre les deux indéfiniment, ce qui finit par vous causer les effets secondaires des deux maux.

Pour bien saisir cette vocation de la cigarette électronique, il faut revenir à sa genèse. Le premier dispositif de vapotage est l’œuvre d’un pharmacien et inventeur chinois, Hon Lik, qui cherchait à remédier à l’inefficacité de certains patchs à la nicotine. Hon a voulu créer un dispositif qui simule l’acte ou l’habitude de fumer, qui fait partie du rituel du fumeur. S’il a intégré de la nicotine, il a bien entendu évincé les substances cancérigènes de son dispositif, dans une optique du « moindre mal ».

Il a fallu quelques années pour expérimenter le contenu du e-liquide et la meilleure méthode pour le chauffer. Le plus grand défi a été de miniaturiser l’ensemble de l’appareil pour qu’il ressemble davantage à une cigarette. En 2003, Hon a fait breveter son dessin et les cigarettes électroniques ont fait leur entrée sur le marché chinois puis américain, ave un succès d’estime, pour ne pas dire autre chose.

Ce n’est que dans les années 2010 que le vapotage a vu la demande exploser, sans doute dans la tendance du développement personnel et du healthy qui a touché les segments de l’alimentation, du sport et des « mauvaises habitudes » comme le sucre, l’alcool et le tabac. Les mesures prises par plusieurs gouvernements européens pour augmenter le prix du paquet de cigarettes (prix moyen de 9,6 € en France en 2020) et interdire la cigarette dans les lieux publics ont également joué un rôle majeur dans le boom de la cigarette électronique.