Match.com, propriétaire des applications de rencontre Tinder, Meetic et OkCupid est accusé par la FTC d’avoir eu recours à de faux profils pour booster les abonnements.
Selon la FTC, l’agence américaine de protection des consommateurs, Match.com a peut-être connecté des rendez-vous non payants à des comptes fictifs uniquement pour les abonner. Dans une action en justice intentée aujourd’hui contre Match Group, la Federal Trade Commission affirme que la société a connecté les utilisateurs Match.com à de faux comptes afin de les amener à s’abonner. L’affaire laisse entrevoir la ligne trouble entre les notifications réellement utiles et celles qui exploitent la curiosité des gens pour monétiser un service.
Les utilisateurs de Match.com qui ne paient pas ne peuvent pas consulter les messages qu’ils reçoivent sur le service ni y répondre. Toutefois, chaque fois qu’ils en reçoivent un, Match.com leur envoie un message par courrier électronique pour les en informer, les encourageant à s’abonner pour voir le message.
La FTC affirme que, dans des centaines de milliers d’instances, Match.com a averti les utilisateurs de messages même après que la société a détecté que le compte ayant envoyé le message était frauduleux. La plainte indique qu’une fois que ces personnes se sont abonnées, elles ont ouvert le message pour voir que l’utilisateur avait déjà été banni ou, quelques jours plus tard, serait banni pour fraude sur la plateforme. Lorsque ces utilisateurs se sont alors plaints auprès de Match.com ou ont tenté de récupérer leur argent, Match.com a nié tout acte répréhensible.
Match.com aurait gagné près de 500 000 abonnés
Selon la FTC, ce comportement a entraîné 499 691 nouveaux abonnements, tous liés à des communications frauduleuses, entre juin 2016 et mai 2018. La plainte affirme également que ces notifications par courrier électronique générées automatiquement ont souvent été refusées aux abonnés payants jusqu’à ce que Match.com ait mené à bien un examen de la fraude. La société aurait néanmoins toujours envoyé automatiquement des publicités à des utilisateurs n’ayant pas de compte premium.
Jusqu’à la mi-2019, Match.com offrait un abonnement gratuit de six mois à tous ceux qui n’avaient pas «rencontré quelqu’un de spécial» au cours des six premiers mois sur la plateforme. Le programme comportait une longue liste de règles, notamment que les utilisateurs devaient soumettre leur photo et la faire approuver par Match.com dans les sept jours suivant l’achat de leur abonnement. La FTC affirme qu’entre 2013 et 2016, les utilisateurs ont acheté 2,5 millions d’abonnements mais que 32 438 seulement ont reçu les six mois gratuits suivants. Match.com aurait facturé 1 million de personnes après la fin de leur premier forfait de six mois pour prolonger leur abonnement.
La FTC affirme également que Match.com a rendu l’annulation des abonnements extrêmement difficile. La procédure d’annulation nécessiterait plus de six clics. Match.com aurait également bloqué des personnes de leurs comptes après avoir contesté des accusations, même si elles avaient perdu leur différend et qu’il restait du temps dans leur abonnement. La FTC cherche un allégement monétaire pour les consommateurs qui ont perdu de l’argent à cause de ses pratiques.
Le directeur général de Match.com, Hesam Hosseini, s’est déjà prononcé contre les allégations en interne, envoyant un courriel aux dirigeants hier rejetant les affirmations de la FTC.
« La FTC va probablement faire des allégations scandaleuses qui ignorent tous les efforts de Match pour prioriser l’expérience client, y compris nos efforts pour lutter contre la fraude », a écrit Hosseini.
Dans le courrier électronique, Hosseini a déclaré que la société détecte et neutralise 85% des comptes frauduleux dans les quatre premières heures de leur existence et 95% de ceux-ci dans la journée. Il a également affirmé que les comptes qualifiés de frauduleux par la FTC ne sont pas liés à des escroqueries, mais plutôt à des bots, à du spam et à des personnes essayant de vendre un service sur Match.com.
« Je pense que la FTC a fondamentalement mal compris notre travail ici et nous avons l’intention de lutter contre toutes les allégations. »