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La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a inauguré jeudi en Normandie la première route solaire au monde.

Jeudi 22 décembre 2016, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a inauguré à Tourouvre-au-Perche, en Normandie, la première route solaire au monde. Au total, c’est une portion d’un kilomètre de route, soit une surface totale de 2 800 m2, qui a été recouverte de panneaux solaires de technologie Wattway. Ces panneaux sont reliés au réseau électrique et servent à alimenter en électricité les panneaux routiers, les feux de circulation, ou encore l’éclairage public.

Le chantier a débuté au mois d’octobre et a nécessité un investissement de 5 millions d’euros. Pour ce projet, des dalles photovoltaïques de 7 mm d’épaisseur ont été collées directement sur la chaussée, sans travaux de génie civil, pour capter l’énergie du soleil. Ces dalles, suffisamment résistantes aux intempéries et au passage des poids lourds.

Cette première mondiale n’est qu’un début. Après le site de Tourouvre, l’État prévoit de conduire en 2017 un plan d’expérimentation de route solaire sur le réseau routier national. Cela représente la première étape d’un programme de création d’ici 2021 de 1000 km de routes ouvertes de panneaux photovoltaïques capables de produire de l’énergie solaire. Des aménagements nouveaux sont prévus notamment en Bretagne et dans le grand port de Marseille.

« C’est un prototype qui commence à intéresser au niveau international », a expliqué la ministre, jointe par téléphone par l’AFP. D’après elle, la Chine et plusieurs pays d’Afrique, notamment le Maroc, ont manifesté leur intérêt lors de la COP22 en novembre à Marrakech. « C’est une idée de génie, on utilise un espace qui sert à autre chose et qui ne va pas consommer des terres agricoles dans les pays très peuplés », a-t-elle plaidé.

Si la ministre espère démocratiser la technologie en France et à l’étranger, des critiques sur son coût et son efficacité ont été émises. Parmi les sceptiques, il y a l’ingénieur Dave Jones. Sur sa chaîne Youtube spécialisée dans l’électronique, il explique que ces projets « coûtent trois fois plus cher et deux fois moins efficaces » que les panneaux solaires classiques montés sur les toits. Installer des panneaux solaires à même le sol et rouler dessus est, selon Dave Jones, « utiliser cette technologie de la manière la plus grossière et la plus inefficace possible ».

Cette technologie a été mise au point par le groupe français Colas et l’Institut national de l’énergie solaire. Ces dalles, baptisées « Wattway », ont nécessité cinq ans de recherches.