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Il y a deux semaines, les utilisateurs Kakao Talk en Corée du Sud ont obtenu une mauvaise surprise.

Face aux critiques qu’elle subit depuis plusieurs mois, la presidente Park Geun-Hye a annoncé une vague de répression sur les messages ou rumeurs jugés comme insultants envers elle – y compris les messages privés envoyés par Kakao Talk, une application de messagerie coréenne similaire à WhatsApp ou iMessage. Les autorités ont commencé à surveiller activement le service, promettant de punir tous ceux échangeant du contenu inapproprié.

Mais les utilisateurs ont trouvé une solution. En réponse à la répression, les sud-coréens ont commencé à utiliser des programmes de chat crypté basés à l’étranger, et plus particulièrement une application appelée Telegram connue pour ses fonctions de cryptage. Basée en Allemagne, Telegram a enregistré environ 1,5 millions nouveaux utilisateurs sud-coréens durant les sept derniers jours, soit un total de 50 millions d’utilisateurs dans le monde. Markus Ra de Telegram, dit que la Corée du sud n’est pas le seul pays où les contrôles du gouvernement ont fait de Telegram une alternative attrayante. «Les gens viennent souvent sur Telegram pour avoir plus de sécurité – certains d’entre eux viennent de pays où il y a des problèmes de censure », dit Ra. » Nous sommes ravis car même lorsque les scandales sont terminés, les utilisateurs continuent d’utiliser notre application « .

Telegramme propose une option «chats secrets» qui utilise le cryptage de bout en bout, ce qui signifie que l’entreprise contribue au partage de clés, mais ne les détient pas elle-même et ne peut donc pas déchiffrer les messages. Créée par l’entrepreneur d’origine russe Pavel Durov, l’application rend la contrainte juridique beaucoup plus difficile pour les autorités sud-coréennes. La base d’utilisateurs sud-coréens de Telegram est toujours très petite comparé aux 35 millions d’utilisateurs de Kakao – la grande majorité des propriétaires de téléphones en Corée du Sud – mais cette forte croissance montre comment des services protégeant la vie privée peuvent combattre la censure.

De son côté, Kakao Talk a eu du mal à fournir la même protection. Depuis que la répression a été annoncée, la société a fait face à des rumeurs selon lesquelles les autorités analysaient les conversations en temps réel, même si la société insiste sur le fait qu’une telle configuration serait techniquement impossible. Jeudi, la société a annoncé qu’elle allait réduire ses historiques, ne gardant les messages que pendant trois jours après leur envoie, plutôt que d’une semaine. Mais vu que Kakao est basée en Corée, la société ne peut pas faire plus. L’entreprise est tenue de se conformer aux requêtes de la cour en vertu de la loi sud-coréenne.