Des astronomes ont détecté la présence de vapeur d’eau dans l’atmosphère d’une exoplanète à 124 années lumière de la Terre.
Des astronomes de l’Université du Maryland (Etats-Unis), menés par Drake Deming et Jonathan Fraine, ont détecté la présence de vapeur d’eau dans l’atmosphère de HAT-P-11b, une exoplanète hors de notre système solaire de la taille de Neptune, soit quatre fois celle de la Terre. C’est une bonne nouvelle pour les scientifiques qui traquent les molécules d’eau dans l’univers, à la recherche de signes de vie potentiels.
Jusqu’à aujourd’hui, les astronomes étaient seulement parvenus à mesurer la composition de l’atmosphère de grandes exoplanètes, de taille semblable à celle de Jupiter. Les planètes plus petites sont plus difficiles à sonder. Jusqu’à présent, seules quatre exoplanètes de la taille de Neptune ou plus petites avaient été observées.
Nommée HAT-P-11b, l’exoplanète en question est située à environ 124 années lumière de la Terre dans la constellation Cygnus. HAT-P-11be a été baptisée ainsi car elle a été découverte grâce au réseau de télescopes HAT (Hungarian Automated Telescope). HAT-P-11b est « la planète la plus petite et la plus froide à présenter des molécules d’eau détectables« , précise l’étude. Elle fait environ quatre fois le rayon de la terre mais 26 fois sa masse. En taille, elle s’apparente à Neptune, la planète du système solaire la plus éloignée de la Terre. Mais elle est bien plus proche de son étoile et fait un tour complet tous les cinq jours. Elle est aussi plus chaude (environ 600 degrés Celsius).
Pour réaliser leur étude, l’équipe a scruté l’exoplanète à partir d’éléments recueillis par les télescopes Hubble et Spitzer de la NASA. Ils ont ensuite comparé ces données avec les observations du télescope spatial Kepler de la NASA lancé à la recherche d’exoplanètes.
« Une pièce du puzzle »
Lorsqu’une planète transite devant son étoile hôte, son atmosphère absorbe certains rayons de lumière. Grâce à la spectroscopie, il est possible de mesurer ce phénomène et de déterminer quels éléments chimiques se trouvent dans l’atmosphère.
HAT-P-11b, elle, n’a pas ce problème. Son atmosphère ne présente pas de nuages à haute altitude et les chercheurs ont pu établir qu’elle contenait de la vapeur d’eau. « Selon l’étude, sa composition pourrait être semblable à celle des planètes géantes de notre système solaire: essentiellement de l’hydrogène avec des traces d’atomes plus lourds comme de l’oxygène sous forme de vapeur d’eau », indique Eliza Kempton, du Grinnell College dans l’Iowa (USA) dans un commentaire publié par Nature.
Si les astronomes traquent la présence d’eau sur les exoplanètes, c’est parce qu’il s’agit d’une des conditions nécessaires pour former la vie.
Les chercheurs veulent aussi tester l’hypothèse selon laquelle d’autres planètes se sont formées de la même façon que celles de notre système solaire.
« Trouver de la vapeur d’eau et de l’hydrogène sur HAT-P-11b « est une pièce clef du puzzle« , cohérente avec les principales idées des astronomes sur la formation des planètes, estime Drake Deming, qui a mené l’étude.
AFP