L’équipementier télécoms suédois Ericsson a fait état jeudi d’un bénéfice d’exploitation
Au cours d’un trimestre marqué par une charge exceptionnelle 900 millions de couronnes et des coûts de restructuration, les ventes et les marges brutes du numéro un mondial des équipements de réseaux de téléphonie mobile ont déçu, affectées par la concurrence des équipementiers chinois comme Huawei , ainsi que par une conjoncture économique mondiale déprimée et des variations de change défavorables.
« Il s’agit encore d’un trimestre de transition, qui reste faible, notamment pour les marges des réseaux« , souligne Alexandre Peterc, analyste financier chez Exane BNP Paribas.
« Les estimations vont devoir être revues en légère baisse pour ce qui concerne les marges dans les réseaux. Mais il faudra voir dans quelle mesure la pression sur les marges se prolonge. »
Le groupe a annoncé jeudi que la pression sur les marges serait moins forte au cours du second semestre.
Le bénéfice avant intérêt et taxes du deuxième trimestre est ressorti à 2,5 milliards de couronnes suédoises (289 millions d’euros), contre 2,1 milliards un an auparavant, coentreprises comprises. Le consensus Reuters donnait 4,3 milliards.
Les ventes du groupe se sont inscrites à 55,3 milliards de couronnes, tandis que la marge brut a atteint 32,4%, alors que les analystes anticipaient 56,3 milliards et 32,6%.
L’action Ericsson recule de 4,6% vers 10h20 à Stockholm, alors que l’indice sectoriel européen perd près de 1%.
CONCURRENCE FÉROCE
Après des années de concurrence féroce avec les équipementiers chinois, dans un environnement économique peu porteur, les analystes avaient espéré qu’une reprise des investissements des opérateurs télécoms dans les réseaux mobiles à haut débit doperaient les résultats d’Ericsson.
Ils tablaient aussi sur une remontée progressive des marges du groupe, qui avait accepté de les sacrifier pendant plusieurs années pour tenter de regagner des parts de marchés en Europe.
Mais le retournement semble devoir se faire attendre.
L’activité principale d’Ericsson dans les réseaux a certes vu son chiffre d’affaires progresser, de 8% à taux de change constants, prolongeant une lente reprise qui avait commencé fin 2012, même si ces ventes restent inférieures aux attentes.
Mais la marge opérationnelle de cette activité a stagné à 5%, en léger retrait par rapport à celle du premier trimestre.
« Notre ambition est d’atteindre 10%« , a déclaré le directeur général d’Ericsson Hans Vestberg, sans fixer d’échéance.
Reuters