Malgré la fermeture fin novembre 2016 par les autorités de Zone Téléchargement, le plus gros sites de téléchargement illégal en France, Hadopi admet que rien n’a changé.
Il y a pratiquement un an, la gendarmerie de Toulouse, le C3N, le centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et les autorités d’Andorre ont réussi à fermer Zone Téléchargement, le plus gros sites de téléchargement illégal en France, suite une enquête lancée à la suite d’une plainte de la SACEM (Ayants droits musique) et de l’ALPA (Ayants droits cinéma).
Pour rappel, le site Zone Téléchargement (sans accent, pas de zône telechargement, une erreur fréquente des internautes) proposait des liens pour divers contenus tels que des films, séries ou musiques. Les fichiers ne sont pas stockés sur les serveurs du site mais sur des plateformes tierces comme uptobox ou 1fichier.com. La simplicité d’utilisation et la variété des contenus proposés ont fait de Zone Téléchargement le onzième site le plus fréquenté en France.
Malgré ce coup de filet, 24 heures après sa fermeture, le site était de retour en ligne. Cependant, il s’agissait d’une coquille vide. En effet, Dl-protect.com, qui protège tous les liens partagés sur ZT, était toujours hors ligne. Mais à l’instar de The Pirate Bay, le site a finalement fait son retour définitif avec un nouveau domaine, en .ws. L’équipe derrière ZT.ws n’a pas de lien avec les administrateurs du site original, mais il a réussi à surfer sur la popularité du défunt site pour petit à petit reprendre le flambeau en enrichissant son catalogue.
Avec tous ces rebondissements, et comme pour TPB, il est légitime de se demander si la fermeture de Zone Téléchargement a réellement servi à quelque chose.
Selon la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), la majorité des contenus pirates sont mis en ligne par une équipe d’une dizaine de personnes. Plus précisément, 14 uploaders ont partagés 90% des contenus proposés. De décembre 2016 à février 2017, ces individus ont ajouté pas moins de 1 230 fichiers en moyenne chaque semaine sur le site, afin de constituer un vaste catalogue au plus vite. Une fois que le catalogue a été bien rempli, le rythme des uploads a ralenti.
Bien que lorsque un gros site tombe, de nouveaux sites voient le jour, les actions contre ces sites d’annuaires restent déterminantes pour la Hadopi, ne serait-ce que parce que les sites touchés ne retrouvent jamais le niveau d’audience de leurs prédécesseurs. De plus, la Haute Autorité estime que certaines actions prises dans d’autres pays pour lutter contre le téléchargement, comme un message explicatif sur la page d’accueil d’un site fermé ou un déréférencement sur les moteurs de recherche pour empêcher les « clones » de remonter dans les résultats de recherche, pourraient avoir un effet important.