La Chine a dévoilé de nouvelles dispositions pour contrôler la navigation des 731 millions d’internautes chinois.
Pékin a lancé une campagne nationale de 14 mois contre les connexions Internet non autorisées, notamment via les services de réseau privé virtuel (VPN), qui permettent aux utilisateurs de contourner le fameux «Grand Firewall» du pays.
Un avis publié par le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information a annoncé dimanche que tous les services de communication spéciaux et VPN sur le continent doivent obtenir une approbation préalable du gouvernement, ce qui rend la plupart des fournisseurs de services VPN illégaux.
Le «nettoyage» des connexions Internet du pays a déjà commencé et se poursuivra jusqu’au 31 mars 2018, selon l’annonce.
« Le marché de l’Internet donne des signes de développement désordonné qui demande une gouvernance et une régulation urgente », a déclaré le ministère.
La répression des connexions Internet non réglementées vise à «renforcer la gestion de la sécurité de l’information dans le cyberespace».
Les principales sociétés de services VPN, y compris Vypr et Express, ont déclaré être au courant de la question. Tandis qu’un représentant de Vypr a précisé que la compagnie « travaillait actuellement pour trouver une solution », un représentant d’Express, du nom de Dane, a dit que sa compagnie publierait une déclaration officielle sur son blog sous peu.
Parmi les sites web les plus connus au monde, la Chine bloque l’accès à 135 sites sur 1.000, y compris Google, Facebook, Twitter et YouTube, selon Greatfire.org, qui surveille la censure en ligne sur le continent.
En conséquence, de nombreux internautes sur le continent utilisent des services VPN pour accéder aux sites et services bloqués. Un jeu du chat et de la souris est donc en cours depuis des années entre les autorités et les fournisseurs de services VPN.
La dernière grande répression contre les VPN a eu lieu en mars 2016 lors de la réunion du Congrès National du Peuple (CNP) à Pékin. De nombreuses entreprises se sont plaintes que leurs services VPN payant ne fonctionnaient pas depuis une semaine.
L’Administration du cyberespace en Chine (CAC), qui réglemente l’internet et agit comme un bureau de censure en ligne, a promis loyauté à la direction du parti communiste dirigée par le président Xi Jinping le 5 janvier. Les fonctionnaires du Bureau ont publié une déclaration indiquant qu’une de leurs priorités cette année serait de cultiver un environnement en ligne « conduisant au succès du 19e congrès du parti ».
Il y a deux jours, deux sites gérés par un groupe de réflexion libéral, ainsi que 15 autres sites, ont été fermés alors que le contrôle s’accroît en vue de la tenue du congrès du parti de cette année.
La dernière répression a provoqué une vague de commentaires sur Internet, avec de nombreux utilisateurs des réseaux sociaux se plaignant que leurs services VPN ne fonctionnaient plus ou étaient lents. Certains ont exprimé leur crainte de perdre contact avec le monde extérieur ou d’être tenu responsable par les forces de sécurité d’utiliser un système VPN.
Un utilisateur de Weibo a écrit: « Beaucoup de gens se moquent de la façon dont [le président américain Donald] Trump construit un mur près du Mexique alors que nous ne savons pas que nous avons épaissi notre propre mur. Plus nous surveillons, plus nous perdons. «