Vivendi amorce sa sortie des télécoms avec Maroc Telecom

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Sept mois après avoir annoncé son souhait de se recentrer sur les médias, Vivendi a enclenché mardi sa première grande opération de désengagement des télécoms

avec l’entrée en négociations exclusives pour la vente de ses 53% dans Maroc Telecom à Etisalat.

VIVENDI EN NÉGOCIATIONS EXCLUSIVES AVEC ETISALAT SUR MAROC TELECOM

Dans un secteur européen des télécoms qui affronte de fortes turbulences sur fond de concurrence accrue et de guerre des prix dans la téléphonie mobile, le conglomérat français explique dans un communiqué qu’il va récupérer 4,2 milliards d’euros de la vente de Maroc Telecom, en ligne avec la capitalisation boursière de la part du groupe dans l’entreprise.

Cette transaction était très attendue par les investisseurs après l’échec de la vente par Vivendi de sa filiale brésilienne de télécoms GVT, au moment où le groupe français s’efforce de réduire sa dette et de redresser son cours de Bourse.

L’opération avec l’opérateur d’Abou Dhabi survient aussi au lendemain de l’annonce de discussions entre SFR, autre filiale de Vivendi, et Bouygues Telecom pour la mutualisation d’une partie de leurs réseaux de téléphonie mobile.

A la Bourse de Paris, Vivendi profite de ces nouvelles. A 12h20, le titre gagne 3,3% à 16,22 euros, faisant ressortir une capitalisation boursière de 21,5 milliards d’euros. Au même moment, l’indice CAC 40 avance de 0,17%.

« Malgré la déception sur le prix, l’opération est une bonne nouvelle pour le groupe, permettant d’amorcer son recentrage et la réduction de sa dette, préalable à un éventuel spin-off de SFR« , expliquent les analystes de CM-CIC Securities dans une note de recherche, à propos de Maroc Telecom.

« L’annonce sur la mutualisation des réseaux est (…) une agréable nouvelle car nous ne nous attendions pas à ce qu’un accord soit annoncé si tôt« , relève de son côté Bruno Hareng, analyste chez Oddo Securities.

KPN CÈDE SA FILIALE ALLEMANDE

Avec cet accord de mutualisation, SFR et Bouygues Telecom devraient, selon l’analyste d’Oddo, dégager quelque 350 millions d’euros de synergies par an sur leurs dépenses d’investissement.

« C’est un montant assez significatif. Pour simplifier, c’est créateur de valeur à hauteur de 6% de la capitalisation boursière de Vivendi« , poursuit Bruno Hareng.

Vivendi et Etisalat, qui était le dernier candidat en lice pour Maroc Telecom, espèrent boucler la cession avant la fin de l’année.

Le secteur des télécoms est depuis plusieurs mois en pleine effervescence en Europe, où souffle un vent de consolidation. L’opérateur néerlandais KPN, contrôlé par l’homme d’affaires mexicain Carlos Slim, a ainsi officialisé mardi la cession de sa filiale allemande E-Plus à Telefonica Deutschland pour 5 milliards d’euros.

De son côté, Etisalat, qui reprend ainsi le chemin des acquisitions, va poursuivre ses discussions avec les autorités du Maroc, deuxième plus important actionnaire de Maroc Telecom avec une participation de 30%.

L’Etat marocain, selon des sources proches du dossier, souhaite en effet qu’Etisalat prenne un associé local pour donner son aval à l’opération.

« Des discussions vont se tenir en parallèle avec un consortium d’investisseurs institutionnels marocains dans le but de définir les conditions de son éventuel investissement« , explique d’ailleurs Vivendi dans son communiqué.

Présent dans le fixe, le mobile et internet, Maroc Telecom, dont Vivendi est actionnaire depuis 2001, est l’un des principaux opérateurs du continent africain avec des filiales au Burkina Faso, au Gabon, au Mali et en Mauritanie.

Il s’agit de la première capitalisation boursière de la Bourse de Casablanca.

 

Reuters

 


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