La Corée du Nord empêche l’accès au complexe de Kaesong

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La Corée du Nord a empêché les Sud-Coréens de traverser la frontière pour aller travailler dans la zone industrielle de Kaesong

, un complexe intercoréen, pour la première fois depuis 2009. La crise enre les deux états s’intensifie.

Séoul a déclaré qu’environ 800 Sud-Coréens qui avaient passé la nuit dans le complexe ont été autorisés à rentrer.
Le Nord nous a indiqué ce matin qu’il n’autoriserait que les départs depuis Kaesong et interdirait les trajets vers le complexe, a déclaré mercredi Kim Hyung-suk, porte-parole du ministère sud-coréen de l’Unification, en charge des relations entre la Corée du Nord et le Sud. Pyongyang n’a pas précisé combien de temps la suspension des entrées resterait en vigueur, a-t-il ajouté.

Une crainte de fermeture
Un peu avant, le ministère de l’Unification avait indiqué que les 484 Sud-Coréens qui devaient se rendre au sein du complexe n’avaient pas été autorisés à le faire par la Corée du Nord. Le passage de la frontière des Sud-Coréens a lieu normalement à 8 h 30 (pendant 1 h 30). Selon Séoul, 861 Sud-Coréens sont par ailleurs à l’intérieur du complexe. « Nous nous attendons à ce que nos concitoyens actuellement au Nord rentrent sans difficulté« , a ajouté le porte-parole du ministère.

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La zone industrielle, implantée à 10 kilomètres à l’intérieur de la Corée du Nord, a été inaugurée en 2004 dans le but d’établir une coopération entre les deux états. Précieuse source de devises étrangères pour la Corée du Nord, ce complexe industriel est toujours resté ouvert malgré les crises multiples sur la péninsule. Le complexe a été fermé une seule fois en 2009 : Pyongyang en avait bloqué l’accès pour protester contre des manœuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes.
Le parc industriel regroupe plus de 120 usines qui emploient plus de 50.000 Nord-Coréens et plusieurs centaines de personnes venant du Sud.

Malgré les mises en garde des États-Unis et de la Corée du Sud, le Nord multiplieé les provocations depuis le lancement réussi en décembre d’une fusée, considéré par la communauté internationale comme un tir d’essai de missile balistique, puis un troisième essai nucléaire en février. Et dans son bras de fer avec le reste du monde, la Corée du Nord a été plus loin mardi en annonçant son intention de redémarrer un réacteur nucléaire arrêté en 2007 en dépit des résolutions de l’ONU lui interdisant tout programme atomique.

Face à cette annonce, John Kerry, le secrétaire d’État américain a dénoncé, avec son homologue sud-coréen Yun Byung-se, « la rhétorique inacceptable (…) du gouvernement nord-coréen ces derniers jours« . « En fin de compte, ce que Kim Jong-un choisit de faire, c’est de la provocation. C’est dangereux, imprudent, et les États-Unis n’accepteront pas la COrée du Nord en tant qu’État nucléaire« , a déclaré John Kerry.

Toutefois, John Kerry a pris soin de ne pas ajouter plus de tension, répétant que la voie de la diplomatie restait ouverte pour Pyongyang. « Les États-Unis croient qu’il existe une solution très simple pour que la Corée du Nord rejoigne la communauté des nations et dise clairement qu’elle poursuit un objectif pacifique« , a-t-il argumenté, plaidant pour « des négociations en vue d’une dénucléarisation« .

La Corée du Nord multiplie certes les déclarations provocantes, mais Washington a souligné que cette « rhétorique » n’était accompagnée d’aucun geste laissant penser à une action militaire. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, la crise coréenne a « déjà était trop loin ».


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